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vendredi 15 juillet 2011

Bastille-Shibuya, le bilan @ Yagg

Bastille-Shibuya, le bilan

Le 2 juillet, le square Trousseau a été le théâtre de diverses animations, spectacles et concerts, dans le cadre d’un jumelage entre les quartiers de Bastille à Paris et de Shibuya à Tokyo, visant à récolter des fonds au profit de la Croix rouge japonaise. Retour sur cet événement avec son organisateur, Franck Joucla Castillo.

Racontez-nous cette journée… Le square Trousseau (12ème arrondisssement) et son kiosque ont servi de cadre. Dès 11h, une dizaine de danseuses en tenue traditionnelle exécutait le Gujo Odori, une danse datant du XVIe siècle. Ces chorégraphies aux pas très simples sont censées être reprises par le public. En fin de matinée, le square n’était pas à son comble mais quelques personnes, parmi lesquelles des enfants, se sont prises au jeu.

Des stands très divers étaient également installés. L’un vendait des vêtements offerts par agnès.b pour un montant de base de 20€, un autre abritait des objets mis aux enchères offerts par des artistes, avec par exemple l’une des 50 pièces d’un jeu de cartes réalisé à la main par Kenzo Takada, parrain de l’opération. Dans un autre stand, un homme initiait les enfants aux origamis [pliages traditionnels japonais, ndlr].

Plus tard dans la journée, les concerts sous le kiosque des groupes a-rainbow et The Japan Lovers ont été accueillis avec chaleur par les spectateurs, qui les prenaient comme des cadeaux. Cette journée a été magnifique.

Avez-vous ressenti un véritable investissement de la part des habitant-e-s du quartier? Oui, l’événement a suscité une effervescence. Une voisine artiste est par exemple venue me voir pour me proposer de filmer les commerçant-e-s en train de réciter des haikus (très courts poèmes japonais). En regardant les vidéos, ils ont reconnu des collègues ou ont souhaité aller à leur rencontre. C’est comme si le quartier s’était découvert lui-même en se projetant sur celui de Shibuya, à de 10000km d’ici…

Beaucoup de commerçant-e-s ont accepté de mettre une boîte à dons dans leur boutique ou galerie afin de récolter des chèques à l’ordre de l’ambassade du Japon. Certain-e-s ont même offert des objets pour qu’ils soient vendus aux enchères dans les stands le 2 juillet. Une artiste qui réalise des vases incroyables et des paravents a ainsi donné une de ses œuvres pour la vente aux enchères.

J’ai rencontré des personnes poétiques, qui coûte que coûte continuent à vivre comme elles l’entendent. Bastille devient peut-être de plus en plus bobo, mais on y trouve encore de vrais bohémiens.

Combien avez-vous récolté au profit de la Croix rouge japonaise? Pour l’instant, environ 4000€ en comptant les offres pour les objets mis aux enchères, l’argent récolté via les stands et les chèques déposés dans les boîtes à dons. La récolte de fonds via ces boîtes et la vente aux enchères se poursuivra durant tout l’été. Le mois de juillet est assez terrible, dès qu’il fait beau les gens partent en week-end et sont parfois moins disponibles pour ce genre de collectes.

Quels sont vos projets? Maintenant que j’ai déposé le label Q&Q (Quartier & Quartier), je voudrais l’élargir à d’autres quartiers tels que le Marais et Prenzlauerberg à Berlin, mais je désire avant tout ancrer Bastille-Shibuya dans la durée. L’an prochain, je compte organiser un nouvel événement, davantage axé sur le culturel.

L’opération a par ailleurs un nouveau correspondant japonais qui représente des artistes de Shibuya désirant exposer à Paris. Avec un jeune informaticien et Alain Minot – qui s’était mobilisé à mes côtés en 1992 lorsque j’étais allé former des ONG japonaises à la prévention contre le VIH –, nous allons tenter de mettre en place un système de traduction instantanée afin de faciliter la communication entre les artistes, les artisans et les galleristes des deux quartiers.

En une phrase, quel est votre ressenti de cette journée? J’ai plané. Je craignais un post-partum, mais Bastille-Shibuya continue et je ne souffre que d’un «post-fatigum»!
Bastille-Shibuya
Danse Gujo Odori
Bastille-Shibuya : Atelier origami
Alain Minot et Franck Joucla Castillo